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Naturopathie - Un peu d'histoire

Les fondements de la naturopathie reposent sur les enseignements et les découvertes d’Hippocrate, médecin grec considéré comme le père de la médecine (460-377 avant J.-C.). Son éthique est à l’origine du serment que prêtent les médecins (serment d’Hippocrate) et représente, par sa nature et ses fondements, la base de la médecine occidentale du Vème siècle avant Jésus Christ jusqu’au début du XXème siècle.

Les grands principes sont les suivants :

  • D’abord, ne pas nuire (Primum non nocere)
  • Suivre la nature guérisseuse (Vis medicatrix naturae)
  • Identifier et traiter la cause (Tolle causam)
  • Considérer l’homme dans sa globalité (Home totus, tolle totum)
  • Ensuite, purger (Deinde purgare)
  • Prévenir (Arceo) : la prévention est la meilleure des cures
  • Enseigner (Docere) : le thérapeute est un éducateur

De tout temps, partout dans le monde, les cures naturelles (par l’eau, les régimes alimentaires, les massages, l’utilisation des plantes, etc.) ont existé comme traitements thérapeutiques majeurs. La médecine traditionnelle naturelle a donc été prédominante pendant des millénaires. De l’Antiquité au XVIIe siècle, la naturopathie est la médecine commune à tous.

Au XVIIe siècle, la conception de la maladie et du corps humain change. Les découvertes scientifiques bouleversent profondément et durablement les principes de la médecine. Le monde occidental cherche à tout démontrer par l’analyse scientifique.

Le grand mouvement de la renaissance naturopathique se produit au XIXe siècle en Allemagne et aux Etats-Unis.

La naturopathie s’est fondée sur les principes du courant « hygiéniste » développé aux Etats-Unis, qui se basait avant toute chose sur la théorie hippocratique de l’altération des humeurs (liquides corporels) et des tempéraments.

Le terme « naturopathie » (Nature’s path) fut créé aux Etats unis en 1895 par John H. Tilden et John H. Schell sur les bases des travaux de l’Abbé Sébastien kneipp (spécialiste de l’eau et herboriste) et des hygiénistes allemands (Rausse, Hahn, Just, Felke). Nature’s path signifie que chacun peut préserver sa santé en respectant le chemin (path) que nous indique la nature.

En France, les docteurs Henri et Hector Durville, Paul Carton et Georges Rouhet lancent le mouvement naturopathique en 1935.

Pierre-Valentin Marchesseau, biologiste et diplômé de philosophie, proposa dans les années 1930 une synthèse entre les différents courants hygiénistes américains, européens et les techniques ancestrales enseignées en Inde, Chine et Tibet. Ses nombreux écrits et publications font de lui le précurseur de la naturopathie moderne française. Il construit son enseignement de la médecine autour de l’importance de la prévention et des mécanismes hygiénistes de stimulation de l’autoguérison. Son enseignement prône également la responsabilisation de chacun dans la prise en charge de sa santé, qu’il appelle la « prévention primaire active ». Selon Pierre-Valentin Marchesseau, « le naturopathe est avant tout un éducateur de santé ».

 

Aujourd’hui, de nombreuses recherches médicales cliniques et universitaires viennent valider le savoir empirique des naturopathes. En voici quelques exemples :

  • Centres de recherche attachés aux hôpitaux Henri-Mondor et la Pitié-Salpêtrière sont proactifs sur les études du microbiote et de l’impact de l’environnement sur les pathologies dites « de civilisation »,
  • Dr Jean Seignalet : « L’alimentation ou la troisième médecine » (Editions du Rocher) est un ouvrage qui constitue aujourd’hui l’un des socles de la naturopathie moderne dans les réponses apportées à la perméabilité intestinale (ou leaky gut),
  • Dr Natasha Campbell-McBride (neurologue et nutritionniste) : ses recherches sur l’autisme ont démontré le lien entre troubles neurologiques et nutrition,
  • Dr Bruno Donatini (gastroentérologue, hépatologue, cancérologue et immunologue) : ses travaux font évoluer la pratique des médecines traditionnelles et alternatives comme en Naturopathie. Ses recherches dans la Mycologie (traitement par les mycelia de champignon) ont débouché sur de nouvelles stratégies thérapeutiques efficaces dans la prise en charge des maladies immunitaires (cancers, auto-immunité, etc.), infectieuses (HPV, Herpès, etc.), dégénératives (Alzheimer, Arthrose, etc.) et digestives (perméabilité intestinale, syndrome métabolique, etc.),
  • Pr Henri Joyeux (Chirurgien Cancérologue) est un grand défenseur de l’alimentation saine dans la prévention du cancer.

La naturopathie est donc une médecine non conventionnelle, issue des plus anciennes traditions mais elle est à la fois moderne car toujours en constante évolution. La médecine allopathique et les médecines alternatives, qui ont tendance à s’opposer et se critiquer, sont tout simplement complémentaires. Chacune a une place dans la prise en charge des patients. D’où l’importance d’un travail « main dans la main » entre les médecins et les naturopathes (comme cela se fait en Allemagne et aux Etats-Unis) sous le terme de médecine intégrative (Integrative Medecine).

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